Colloque Amyotrophies Spinales : Ensemble, franchissons une Nouvelle Frontière

16 & 17 mai 2003 - Centre de Conférences – Génocentre, Evry


Thérapie génique médiée par un vecteur lentiviral chez un modèle murin d’amyotrophie spinale.

M. Azzouz1, T. Le2, S. Waddington3, L. Walmsley1, U. Monani2, F. Wilkes1, M. Themis3, K. Mitrophanous1, A. Burghes2, N. Mazarakis1.

1Oxford BioMedica plc., Oxford Science Park, Oxford OX4 4GA, UK;

2Department of Neurology, College of Medicine, Ohio State University, Columbus, OH 43210, USA;

3Gene Therapy, Sir Alexander Fleming Building, Imperial College Road, London, SW7 2az, UK

Nous avons montré que les vecteurs lentiviraux de non-primate dérivés du virus de l'anémie infectieuse du cheval (virus EIAV) peuvent médier un transfert de gènes durable dans le système nerveux central avec une expression efficace et une toxicité minimum. Nous avions auparavant démontré que le pseudotypage du vecteur EIAV à l’aide de la glycoprotéine du virus rabique de la souche ERA (virus de la rage atténué) lui confère un transport rétrograde axonal. L’administration de tels vecteurs par injection directe dans le muscle de souris nouveau-nées a donné lieu à une transduction de cellules proches du site de l’injection. Cependant, on a aussi observé une transduction pouvant atteindre 50% des motoneurones qui passent par le site de l’injection. Ces résultats signifiaient donc que les approches de thérapie génique utilisant les vecteurs EIAV pourraient représenter une stratégie prometteuse pour l’administration de gènes dans les motoneurones par voie d’administration périphérique dans le muscle. Des recherches sont en cours sur ce concept sur des modèles animaux de maladies du motoneurone. L’amyotrophie spinale est une maladie fréquente du motoneurone chez l’homme. Sa forme la plus grave provoque la mort avant l’âge de 2 ans. Elle est dûe à des mutations du gène télomérique SMN (SMN1). Des modèles chez la souris ont été préalablement réalisés. Avant les premières injections de vecteurs viraux in vivo, on a utilisé des vecteurs EIAV exprimant la protéine SMN humaine et la SMN–HA pour transduire les cellules D 17 de l’ostéosarcome du chien et les fibroblastes humains. Le microscope confocal et l’analyse par Western blot ont mis en évidence une forte surexpression de SMN et HA dans les cellules transduites SMN-EIAV et SMN-HA-EIAV par rapport aux contrôles EIAV-LacZ. Des données similaires ont été observées dans les motoneurones spinaux pendant au moins trois mois après injection de SMN-EIAV dans le muscle d’un modèle murin d’amyotrophie spinale de type III. Il est intéressant de constater que le transfert de gènes dans un modèle murin d’amyotrophie spinale de type I, in utero et chez le nouveau-né, donne lieu à une large expression du transgène, ce qui prolonge le temps de survie de ces souris. Une étude complémentaire est en cours pour optimiser la biodistribution des lentivirus exprimant SMN et la survie des souris traitées. Nos résultats indiquent que l’administration du gène SMN à l’aide de vecteurs lentiviraux EIAV, permet d’obtenir une expression durable du transgène et prolonge la survie du modèle murin d’amyotrophie spinale, ouvrant ainsi la voie à la possibilité d’une thérapie génique pour les patients souffrants d’amyotrophie spinale.