Colloque Amyotrophies Spinales : Ensemble, franchissons une Nouvelle Frontière

16 & 17 mai 2003 - Centre de Conférences – Génocentre, Evry


203 cas d’Amyotrophie Spinale – 2 ans de suivi

Annie Barois

Hôpital Raymond Poincaré, Garches

Réseau Amyotrophies Spinales

Objectif :

Méthodes :

Il s’agit d’une étude longitudinale prospective multicentrique regroupant les données d’une dizaine de services hospitaliers (Paris, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Nice, Pau). Sont rapportés les cas inclus confirmés par diagnostic génétique en biologie moléculaire, examinés dans les différents centres du réseau au cours des années 1997 et 1998 (même si le diagnostic de la maladie avait été porté au préalable).

La collecte des données a été effectuée par des médecins sur des questionnaires standardisés, le premier lors de l’inclusion, le dernier deux ans plus tard, tous deux remplis dans le même centre pour chacun des cas.

Lors de chaque examen a été établi un score mesurant les caractéristiques cliniques et para-cliniques des sujets étudiés :

Des indices moyens ont été calculés par chacune de ces caractéristiques en divisant la somme des scores individuels par le nombre de cas suivis :

L’analyse statistique entre les valeurs initiales et finales observées pour les cas effectivement suivis 2 ans a été effectuée par le test t de Student selon la méthode des séries appariées, pour l’ensemble des cas ainsi que pour différents sous-groupes déterminés en fonction du type de la maladie et selon l’âge des cas lors de l’inclusion dans l’étude.

Résultats :

Au total 203 cas ont été recrutés dans l’ensemble des centres :

- 110 du sexe masculin, 93 du sexe féminin,

Pour 171 (soit 84 %) de ces 203 cas on dispose de données complètes 2 ans après l’inclusion, dont 22 sont décédés avant la fin de cette période.

Parmi les 15 typeI, 12 sont morts ; les 3 survivants avaient été trachéotomisés avant leur inclusion dans l’étude. Leurs indices sont restés stables pendant les 2 ans de suivi : indice de fonction motrice égal à 0, indice de paralysie respiratoire égal à 3 (valeur maximale).

Pour les 156 type Ibis, II et III, 10 décès ont été observés : 5(14 %) dans le groupe I bis, 5 (4%) dans le groupe II.

L’analyse statistique entre les valeurs initiales et finales des 146 cas de type I bis, II et III, effectivement suivis en 2 ans, révèle une aggravation significative pour l’ensemble des cas et pour tous les indices :

IFM diminution de 20 %

IEM diminution de 12 %

IA diminution de 8 %

IPR aggravation de 19 %

CVT/CT diminution de 10 %

Lorsque l’analyse porte séparément sur chacun des 3 types, I bis, II ou III, la plupart des différences restent nettes et significatives.

Pour les groupes d’âges il n’en est de même qu’entre 5 et 25 ans.

Il faut signaler l’intérêt particulier de l’indice d’examen moteur (IEM) pour lequel la différence entre examens initial et final est significative quel que soit le groupe d’âge ou le type considéré.

Application aux essais thérapeutiques :

Ces résultats montrent que les protocoles devront être différents pour les types I et pour les types I bis, II et III.

Pour les types I, le critère d’efficacité ne pourrait être que le temps de survie ; il faudrait donc disposer d’un médicament autorisé dès l’âge de trois mois ou même dès la naissance.

Pour les trois autres types l’indice d’examen moteur pourrait être le critère principal, les autres indices étant étudiés de manière complémentaire.