Colloque Amyotrophies Spinales : Ensemble, franchissons une Nouvelle Frontière

16 & 17 mai 2003 - Centre de Conférences – Génocentre, Evry


Greffe de cellules souches mésenchymateuses dans la sclérose latérale amyotrophique : un exemple pour l’amyotrophie spinale

R. Boccaletti, L. Mazzini, G. Oliveri, I. Pastore* , F. Fagioli**

Dpt of Neurosurgery, "San Giovanni Bosco" Hospital; Torino* Department of Neurology, University of Eastern Piedmont, Novara; ** Department of Pediatrics, "Regina Margherita Children’s Hospital", University of Turin; Italy.

 

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie progressive des motoneurones pour laquelle il n’existe pas de traitement curatif. La greffe de cellules souches mésenchymateuses (MSC) représente une approche intéressante et prometteuse. L’objectif de notre étude était d’évaluer la faisabilité et la tolérance de l’implantation médullaire de cellules souches mésenchymateuses autologues chez des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique. Des patients SLA souffrants d’une atteinte fonctionelle modérée à grave, et sans signe d’insuffisance respiratoire, ont été inclus dans cette étude. Les cellules souches mésenchymateuses ont été isolées de la moëlle osseuse autologue, puis amplifiées dans un milieu MSC pendant 32 jours. Des analyses cytogénétiques des antigènes de surface, de la stérilité et de la viabilité ont été réalisées sur des cellules souches mésenchymateuses avant leur implantation dans la moelle épinière. Les cellules ont été mises en suspension dans environ 1ml de liquide céphalo-rachidien et greffées directement dans la moelle épinière exposée chirurgicalement à différents niveaux thoraciques. Une laminectomie a été réalisée et la dure-mère a été ouverte le long de la ligne médiane sous microscope. Après une myélotomie médiane, les cellules ont été injectées dans la partie la plus centrale de la moelle épinière à l’aide d’une seringue Hamilton. Les patients ont reçu une moyenne de 35x106 de MSC. Les effets secondaires mineurs ont été des irradiations douloureuses intercostales et une disesthésie sensitive de la jambe. Il n’y a eu aucun effets secondaires indésirables graves. Une série d’ IRM à différents niveaux n’a pas montré de modifications structurelles de la moelle épinière.

Les patients ont été observé pendant au moins 6 mois avant la greffe et ont été suivi pendant 9 mois minimum par la suite. Au troisième mois, chez tous les patients, à l’exception d’un seul, on a observé un ralentissement du déclin linéaire ou une légère augmentation de la force musculaire dans les muscles proximaux des membres inférieurs et les extenseurs du cou.

Le résultat principal de cette étude est que nos procédures d’expansion ex vivo de cellules souches mésenchymateuses autologues et de transplantation dans la moelle épinière chez l’homme sont sûres et bien tolérées par les patients. Le degré minimum d’effets secondaires et l’absence démontrée d’effets nocifs sur la fonction neurologique (et la possibilité d’un certain bénéfice) indiquent la faisabilité de cette approche. Ces données confirment la nécessité d’étendre ce domaine de recherche chez des patients bien surveillés, y compris chez des patients présentant une amyotrophie spinale. De plus, avec les mêmes procédures, on peut envisager la possibilité d’utiliser les cellules souches comme transporteurs de médicaments ou pour la thérapie génique dans la moelle épinière.