Colloque Amyotrophies Spinales : Ensemble, franchissons une Nouvelle Frontière
16 & 17 mai 2003 - Centre de Conférences – Génocentre, Evry
La gabapentine pour traiter l’amyotrophie spinale : résultats d’un essai clinique multicentrique Italien.
L. Merlini*, A. Solari°, G. Vita#, E. Bertini°°, C. Minetti**, T. Monginiµ , E. Mazzoni*, C. Angelinià , and L. Morandi°
*Istituto Ortopedico Rizzoli, Bologna, Italy. °Istituto Nazionale Neurologico C. Besta, Milano. #Clinica Neurologica2, Policlinico Universitario, Messina. °°Bambino Gesù Children’s Hospital, Roma. **Istituto Gaslini, Università di Genova. µ Centro per le Malattie Neuromuscolari, Università di Torino. à Dip. Di Scienze Neurologiche e Psciatriche, Università di Padova.
Nous avons montré que la gabapentine peut avoir un effet neuroprotecteur sur des modèles animaux de maladies du motoneurone. Nous avons mené un essai clinique contrôlé, randomisé, multicentique visant à évaluer l’efficacité de la gabapentine (50 mg/kg/jour, maximum 1 800 mg/jour), pendant 12 mois, versus absence de traitement, sur des patients avec une SMA de type II ou III. Nous avons évalué la contraction volontaire isométrique du muscle à l’aide d’un myomètre manuel, la capacité vitale forcée (CVF) et les tâches chronométrées (marche de 10 mètres ; monter et descendre des marches ; se relever du sol). Dans une étude précédente, nous avions montré que la contraction volontaire isométrique du muscle à l’aide d’un myomètre donne des résultats fiables chez des patients ASI, d’âge et de force différents, avec un excellent taux de reproductibilité inter et intra. La force musculaire a été exprimée, pour le membre supérieur, à l’aide d’un score composite (SMS) incluant les forces de flexion du coude, de préhension et de pince pouce-index-majeur, et pour le membre inférieur, à l’aide d’un score composite (SMI) incluant les forces de flexion et d’extension du genou et de flexion plantaire.
Des 120 patients inclus dans l’essai, 61 ont reçu la gabapentine et 59 n’ont pas reçu de traitement. Onze patients traités et deux patients non-traités n’ont pu être suivis jusqu’à la fin du protocole. Les caractéristiques de départ étaient les mêmes pour les deux groupes. A six mois, le pourcentage moyen de variations de SMS de départ étaient de 14,79 ± 4,68 chez les patients traités et de 5,28 ± 4,08 chez les patients non-traités (p=0.12) ; à 12 mois les variations étaient de 21,03 ± 4,77 et 6,26 ± 5,49 (p=0.04). Le SMS s’est améliorée d’au moins 30% chez 24,6% des patients traités et chez 16,9% des patients non-traités (risque relatif [ RR] , 1,45 ; 95% intervalle de confiance [ CI] 0,71-2,97). Les variations de SMI sont en faveur de la gabapentine à six mois (29,94 ± 8,34 contre 4,84 ± 3,48 ; p=0.02) et à 12 mois (32,73 ± 8,08 contre 6,61 ± 4,63 ; p=0.01). Le SMI s’est amélioré d’au moins 30% chez 37,7% des patients traités et de 20,3% chez les patients non-traités (RR 1,85 ; 95% CI 1,02-3,37). La CVF et les variations dans les tests fonctionnels étaient similaires pour les deux groupes.
En conclusion, la gabapentine a entraîné une amélioration significative de SMI à six mois, plus nette à 12 mois, et une amélioration à peine significative de SMS à 12 mois. Le traitement n’a pas eu d’effet sur la CVF ou sur les tests fonctionnels chronométrés. Deux facteurs, la force de départ et le type d’amyotrophie spinale, pourraient influer sur cette étude et nécessitent des analyses complémentaires.