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Colloque SMA 2003 Billets d’ambiance |
4 ème session : Thérapie cellulaire
Cette journée du vendredi 16 mai était consacrée à la partie scientifique du "point-bilan" sur l'amyotrophie spinale proximale liée au gène SMN. Lourde journée pour les personnes très attentives venues chercher des informations sur l'avancée des connaissances dans ces formes de pathologie, journée chargée surtout pour les familles dont certaines d'entre elles assistaient pour la première fois à ce type de réunion.
La quatrième session était consacrée à la thérapie cellulaire. Ces deux interventions ont été faites en anglais. Pour ce qui me concerne, n'étant que très peu bilingue et surtout pas dans ce domaine-là, j'étais accroché à mon casque qui diffusait les traductions simultanées en français, faites par des interprètes professionnels qui, comme moi malheureusement (notamment pour le premier exposé), malgré leurs bonnes volontés semblaient suivre difficilement le jargon des scientifiques et les termes exprimés, termes précis qui sont spécifiques à cette maladie.
Judith Melki - Laboratoire de génétique moléculaire Inserm-Université - Evry - France
Thème : Approche de thérapie cellulaire dans les amyotrophies spinales.
Madame Judith Melki a d'abord présenté la fabrication transgénique de modèles murins musculaires SMA avec délétion inductible de l'exon 7 du gène SMN par l'enzyme CRE, ainsi que les résultats cliniques, cellulaires et moléculaires des analyses. Puis, il a été question de cellules satellites, mais je n'ai pas pu comprendre exactement de quoi il retournait, les visages des personnes autour de moi reflétaient la même incompréhension. Il semble néanmoins que ce soit une piste sérieuse de régression de la maladie et de régénération musculaire car les tableaux précis d'analyses de madame Melki montrent des souris vivant huit fois plus longtemps, de paralysie atténuée s'étalant sur plusieurs mois.
Heureusement, des publications sur ces études sont en cours de parution. À suivre
Douglas Kerr - Johns Hopkins Hospital - Baltimore - USA
Thèmes : Cellules germinales et maladies du motoneurone
Lors de cet exposé présenté par ce monsieur barbu et longiligne venu des USA, quatre parties semblaient se dégager. La première concernait la méthode de destruction des motoneurones à axone long par le virus Sindby sur des souris de laboratoire afin d'étudier et de comprendre la destruction de ces motoneurones et la cascade d'événements successifs qui se sont enclenchés pour cette destruction. Le docteur Kerr présentent quelques photos de coupes de tissus et un petit film d'une petite souris blanches bien en peine de mobilité.
La deuxième partie concernait le résultat de greffes de cellules souches munies d'un " marqueur " implantées à partir du liquide rachidien de la souris et stimulées par des neuro-stimulants NGF et BDNF. Au bout d'un mois, on retrouve des cellules implantées dans le rachis, à tous les niveaux. À trois et six mois, il y a récupération de mobilité après la transplantation de cellules souches humaines. Deux petits films montrent des petites souris blanches, à trois mois la souris présentée bouge ses pattes arrières sans pouvoir s'en aider, à six mois elle utilise ses mêmes pattes pour avancer. Une étude a été engagée pour comprendre s'il y a régénération de nouveaux neurones, il apparaît que seulement 2 % de motoneurones ont pu être créé par cette transplantation, sinon " on ne sait pas " dit le docteur.
La troisième partie est une étude dont l'objectif est d'étudier si on peut régénérer des motoneurones. In vitro, avec des cellules multipotentes et des promoteurs spécifiques, on observe une croissance des axones (de 6 à 7 mm) vers les muscles squelettiques et l’on obtient une jonction neuromusculaire (Clostering). Lors de transplantation sur animaux paralysés, il y a régénération mais la poussée des axones sur la matière blanche n'est jamais arrivée comme si elle avait une action de répulsion due à la protéine Nogo. Des études d’inhibiteurs suggèrent qu'avec le blocage de Nogo , cela marche.
La dernière partie concernait les cellules satellites (cellules souches musculaires) marquées par CD34/PAX7. L'analyse de la CD34 sur des souris SMA transgéniques montre une augmentation de fibres, avec perte de myofibres mais corrélée par des fibres " avec noyaux centraux ". Sur les souris de formes sévères, il y a paralysie progressive avec faible régénération de cellules satellites et atrophie, sur les souris d'atteinte modérée à six mois, il y a forte régénération.
En conclusion, cela montre le potentiel des cellules souches à se développer, cellules qui seront de remarquables navettes pour la régénération de tissu. Mais si les souris sont des cobayes remarquables pour étudier ces thérapies cellulaires, elles ont à chaque exposé prouvé un effet positif, il semble qu'il reste bien des incompréhensions à étudier avant d'envisager un essai sur l'homme. Cette question n'a même pas été ébauchée sur ce thème.
Alain Goussiaume